...constituer
une progression graduée, accessible à tous et incluant les compétences
à acquérir n'est pas spontané...
...le
"climat" serein dans la classe, c'est impressionnant le calme
(je
n'ai pas dit le silence :) )
dans une classe maternelle...
...Laisser
les enfants progresser à leur rythme donne des "résultats" très
surprenants...
...
en innovant avec ce type de pédagogie, il fallait absolument que
je vérifie la conformité et l'adéquation des acquis avec les compétences
nationales...
...les
parents se sont rendus compte que les compétences à atteindre
étaient acquises...
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Des
nouvelles de ma classe :
Les vacances approchant dans mon département, il est temps que
je prenne un peu de recul et fasse mon bilan personnel...
( Le premier témoignage de Christine est à lire ici )
Du point de vue de la maîtresse :
C'est toujours un challenge impressionnant de réfléchir en termes
d'apprentissages échelonnés au moment de préparer ma classe, les
idées pour constituer une progression graduée, accessible à tous
et incluant les compétences à acquérir n'étant pas spontanées...
Ce n'est pas que je manque d'idées ;) c'est que j'ai encore du
mal à les décliner en plusieurs niveaux de difficultés. Mais je
perçois mieux la manière dont je dois définir mes objectifs pour
que ceux ci soient tellement clairs pour les enfants qu'ils puissent
d'eux-même expliciter la consigne et se l'auto-approprier.
Je me suis vite aperçue que les enfants ont toujours une oreille
qui traîne, et que l'atelier échélonné que je mets en place peut
au bout de quelques jours être complétement géré par les enfants
eux-mêmes, les premiers à l'avoir accompli expliquant, corrigeant
les autres.
Mon problème "annexe" est que je ne dispose pas d'une ATSEM à
temps plein.
Autre problème, mes ateliers durent trop longtemps, je ne peux
pas effectuer de seconde rotation, mes activités sont donc très
probablement encore axées sur l'organisation de l'école élémentaire,
sans doute faudra-t-il que je prépare plus "simple".
Je n'arrive pas encore à établir de plan de travail (c'est sur
ce point que je vais aussi travailler d'un point de vue pédagogique
pour le reste de l'année) mais je suis quand même rassurée de
voir que l'élan et la curiosité des enfants au début d'un atelier
échelonné sont toujours aussi intenses.
Mes petites fiertés personnelles :
Les progrès réalisés par certains évidemment!
Le "climat" serein dans la classe, c'est impressionnant le calme
(je n'ai pas dit le silence :)) dans une classe maternelle...
L'autonomie acquise par les enfants qui ont appris à se découvrir,
à travailler ensemble, à comparer leurs productions, à s'inspirer
des idées des uns et des autres, à s'écouter. Aucun "groupe" n'étant
constitué, ils ont très vite pris l'habitude d'aller spontanément
les uns avec les autres, à être constamment mélangés.
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Du
point de vue des élèves :
Laisser les enfants progresser à leur rythme donne des "résultats"
très surprenants : les évaluations de janvier étant achevées,
je me suis aperçue très surprise que sur 28 élèves, je n'en ai
que 3 en "difficulté" : 1 parce qu'il est assez souvent absent,
donc il perd logiquement le "fil", 2 à cause de "problèmes" extérieurs
à l'école. Mais les dites difficultés ne sont pas insurmontables.
;)) Pour les autres, dont certains me posaient un peu souci, globalement
TOUTES les notions sont acquises ou sur le point de l'être. Cela
implique que certains ont accompli une progression fulgurante
depuis septembre et pour d'autres c'est moins rapide, l'important
est que les progrès aient été réalisés. Les évaluations proposées
étant "normalisées" et non formatives comme je l'aurais souhaité,
mais en innovant avec ce type de pédagogie il fallait absolument
que je vérifie la conformité et l'adéquation des acquis avec les
compétences nationales.
Du
point de vue "extérieur" :
Il y a beaucoup de personnes qui ont circulé dans ma classe, avec
ou sans moi d'ailleurs ;)) Directrice d'une école de quatre classes,
une PE2 est présente tous les lundis; j'ai également été en stage
pendant 4 semaines, remplacée par une autre PE2, et dernièrement,
un autre enseignant était présent dans la classe avec moi... En
démarrant cette pédagogie, c'est très difficile pour moi d'expliquer
en quelques dizaines de minutes le fonctionnement de la classe.
Pour les PE2 qui ont "pris" la classe, cela ressemble beaucoup
à de la pédagogie Freinet. Pour le brigadier qui est venu avec
moi dans la classe, la surprise est venue du fonctionnement très
souple et qui a priori, lui semblait peu structurant et "cadré",
de la liberté du choix des ateliers; il a également trouvé que
les activités proposées étaient difficiles, puis avec une matinée
seul dans la classe, il a constaté de lui-même le résultat.
C'est aussi très important pour moi de bénéficier de ces éclairages
de collègues, jeunes ou expérimentés, cela me permet de mieux
cibler les atouts et les inconvénients du dispositif, de mieux
définir mes pratiques.
Et du point de vue des parents ?
Les parents, dans ce village, se connaissent tous, discutent beaucoup
entre eux. Ma classe, 13 MS et 15 GS est la copie conforme de
la classe de ma collègue, qui fonctionne de manière traditionnelle.
Les interrogations légitimes des parents en début d'année, se
font plus discrètes à présent. Les cahiers des enfants sont distribués
à chaque fin de période, peut-être les parents ont-ils comparé
les travaux des 2 classes.... et se sont rendus compte que les
compétences à atteindre étaient les mêmes, et étaient acquises.
Bilan
:
Je
suis toujours dans la pratique des ateliers échelonnés, et je
ne risque pas d'en changer, c'est une recherche pédagogique permanente
mais une telle richesse dans les découvertes et apprentissages
des enfants!!!
Christine
Coutaud
MS/GS
École de St Julien Les Rosiers - Gard
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